
La Résistance
par l'art et la littérature

Né sous le nom de Eugène Émile Paul Grindel le 14 décembre 1895
à Saint Denis, aussi connu sous les noms de Didier Desroches, Brun,
Jean du Haut ou encore Maurice Hervent, et appelé Paul Éluard depuis
1916, il était un poète écrivain Français, qui fut membre du Parti
Communiste Français (PCF) de 1926 à 1933, puis de 1942 à 1952, du
Comité national des Écrivains (CNE), du CD des Lettres françaises
clandestines et du comité directeur d’Europe de 1946 à 1952, ainsi que
délégué pour la France au congrès mondial de la Paix, président du
Comité France-Espagne, et président du Comité français de l’aide à la
Grèce démocratique. Il meurt à Charenton-le-Pont le 18 novembre 1952
suite à une crise cardiaque à son domicile.
Ses poèmes d'amour glorifient la femme, et ses poèmes politiques
luttent pour un monde plus juste. Il maîtrisait tous les styles : la prose
rythmique, l'écriture libre ou encore les alexandrins.
Paul Eluard est mobilisé en septembre 1939 dans l'intendance, il
s'installe avec Nusch à Paris après l'armistice du 22 juin 1940.
En janvier 1942, il s'installe chez des amis, Christian et Yvonne Zervos, près de Vézelay à proximité des maquis. Paul Éluard demande sa réinscription clandestine, au parti communiste. Il écrit alors «Liberté» qui sera destiné à la résistance intérieure.
En 1943, avec Pierre Seghers et Jean Lescure, il rassemble les textes de nombreux poètes résistants et publie un livre intitulé «L'Honneur des poètes». Face à l'oppression, les poètes chantent en chœur l'espoir, la liberté. C'est la première anthologie d'Éluard où il montre sa volonté d'ouverture et de rassemblement.
En novembre 1943, il se réfugie à l'hôpital psychiatrique de Saint-Alban dirigé par le docteur Lucien Bonnafé où se cachaient de nombreux juifs et résistants. À la Libération, il est fêté avec Louis Aragon comme le grand poète de la Résistance.
«Liberté» est un poème que Paul Éluard a écrit en 1942 comme une ode à la liberté, face à l'occupation allemande en France, en 1940, durant la Seconde Guerre mondiale. Le titre initial du poème était « Une seule pensée ».
Il s'agit en fait d'une longue énumération de tous les lieux, réels ou imaginaires, sur lesquels le narrateur écrit le mot «Liberté». Il garde la trace d’une volonté de surprendre en créant des rapports nouveaux entre les mots.
C’est un poème long, mélodieux et rythmé. Il est constitué de vingt-et-un quatrains tous formés, à l'exception du dernier, sur une structure identique : les vingt premiers vers débutent par l'anaphore « Sur… » suivie d'un complément de lieu, et le dernier vers : «J'écris ton nom», en référence à la liberté. Le vingt-et-unième vers se termine par : "Pour te nommer".
Paul Eluard avait d’abord écrit ce poème pour sa femme Nusch, mais ensuite il a remplacé son nom par ce qui compter le plus pour lui : la Liberté.
« Je pensais révéler pour conclure le nom de la femme que j’aimais, à qui ce poème était destiné. Mais je me suis vite aperçu que le seul mot que j’avais en tête était le mot Liberté. Ainsi, la femme que j’aimais incarnait un désir plus grand qu’elle. Je la confondais avec mon aspiration la plus sublime, et ce mot Liberté n’était lui-même dans tout mon poème que pour éterniser une très simple volonté, très quotidienne, très appliquée, celle de se libérer de l’Occupant », a confié Éluard.
Paul Eluard
